A la fin des années 90, Fuzati et Orgasmic doivent être les deux seuls types habitant Versailles à écouter du hip-hop. Ainsi naît le Klub des Loosers et un premier maxi Baise les gens signé sur le label Record Makers (AIR, Sébastien Tellier, Kavinsky). Puis, chacun décide de faire de la musique de son côté. En 2012, c’est la sortie du très attendu deuxième album du Klub des Loosers, intitulé La fin de l’espèce. Plus de 15 ans après leurs premiers morceaux communs, Orgasmic et Fuzati rentrent finalement en studio à la fin de l’année 2013, pour donner naissance à Grand siècle, premier album du duo sorti en avril 2014. « A la fois old-school et moderne comme un texto de ta grand-mère » : dès la première phrase de l’album le ton est donné. Orgasmic opère sur cet album un impressionnant travail de production et sait aussi s’aventurer là où on ne l’attend pas. Fuzati n’est pas en reste et produit quatre des douze pistes de cet album, à grands renforts de synthés analogiques ou de boîtes à rythmes syncopées. On ressort de cet album sonné par la multitude de punchlines débitées à la seconde mais aussi avec un certain sourire car comme le rappelle Fuzati avant de terminer l’album : « J’veux juste m’amuser un peu avant que la mort me donne rencart ».
Depuis une quinzaine d’années, Para One – Jean-Baptiste de Laubier de son vrai nom – a imposé sa patte à la musique électronique française. De ses débuts dans le hip-hop, et sa participation à l’aventure TTC (et du label Institubes), Para One s’est toujours moqué des étiquettes ou des genres, faisant du grand écart sa marque de fabrique. En solo pour Epiphanie (pierre angulaire de ce que l’on nommera ensuite la French Touch 2.0) ou Passion (son dernier album plus pop, mitempo et introspectif), comme compositeur de bande son pour le cinéma (« Naissance des pieuvres » de Céline Sciamma), comme producteur pour des projets apparemment aussi éloignés que Birdy Nam Nam ou Micky Green, comme boss de label (le fantastique Marble), réalisateur à ses heures perdues, acteur à ses heures encore plus perdues… Et plus que jamais, DJ capable d’alterner hip-hop, house ou techno, UK garage et vibes old school. Para One, entre dix milles projets, est de retour sur les dancefloors avec Club, un nouvel album. Il prouve qu’on peut faire danser les foules, sans pour autant vendre son âme (et son corps) au diable.
Voilà bientôt deux ans que les membres de la Géométrie Variable impriment leur estampe de bars en salles de concerts dans diverses formations où s'imbriquent les multiples projets du clan. La venue de Para One, Fuzati et Orgasmic en guise d'excuse, c'est donc en toute logique que les rappeurs messins investissent la BAM, avec un live original et exclusif.